Fantom, vom eigenen reinen Glanz hierher verwiesen

Erstarrt er unter dem verachtungskalten Traum

Den sinnlos im Exil vorgezeigt das SCHWANENZEICHEN.



Le Cygne



Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui

Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre

Ce lac dur oublié que hante sous le givre

Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui!

Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui

Magnifique mais qui sans espoir se délivre

Pour n’avoir pas chanté la région où vivre

Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie

Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie,

Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne,

Il s’immobilise au songe froid de mépris

Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne.


Stéphane Mallarmé

Vgl. Nina Herres , Kein Ort, an dem der Schwan geschont wird. Epiphanie und Entzug einer Allegorie (Horaz, Rilke, Mallarme).